Pourquoi le Track and Trace, et comment le mettre en place ?
Le développement croissant des biens au niveau planétaire a depuis toujours soulevé le problème de la traçabilité de leur itinéraire prévu, que ce soit pour répondre aux besoins sanitaires (pour les produits périssables comme les fruits, les légumes ou la viande) ou réglementaires (médicaments, produits chimiques, OGM, etc), mais désormais également pour répondre aux exigences de rapidité d'envoi exigée par les consommateurs finaux, et de flux tendus exigés par les contraintes du marché.
De même, une marchandise se retrouve souvent entre les mains de plusieurs transitaires dans des circonstances environnementales variables, ce qui augmente le facteur risque de perte, contrefaçon ou altération.
Ainsi le terme Track fait référence à l'historique, l'usage ou la localisation du produit, et le terme Trace évoque l'idée de pistage et de preuves de son départ et de son arrivée.
La traçabilité permet de suivre et donc de retrouver un produit ou un service depuis sa création / production jusqu'à sa destruction / consommation. La traçabilité en tant que telle n'est pas définie par une loi mais par la norme internationale ISO 8402, qui informe sur l'origine des produits commercialisés.
D'un simple concept logistique à l'origine, elle est devenue aujourd'hui une obligation juridique, notamment en France dans le domaine de l'agriculture, en 1969 avec le décret n°69-422 qui exige l'identification et l'enregistrement des ovins, bovins et caprins, dans un but d'amélioration des races.
Cette procédure, qui ne s'appelait pas encore traçabilité, a été généralisée afin d'éradiquer plus efficacement les zoonoses, et le système a été standardisé dès 1995. Ensuite, le règlement n° 820/97 du Conseil européen du 21 avril 1997 établit un système d'identification et d'enregistrement des bovins afin de tenter d'enrayer la chute de la consommation dans un contexte où la confiance des consommateurs est sérieusement atteinte par la crise de l'Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB) ou maladie dite de la vache folle. Dès lors, industriels, distributeurs, consommateurs et pouvoirs publics sont persuadés de la nécessité d'organiser la traçabilité des produits agricoles.
Les consommateurs voient dans la traçabilité des garanties de qualité et d'origine sur les produits qu'ils achètent. Les agriculteurs y voient des formes de labellisation susceptibles de valoriser leurs produits, mais également de les protéger. En revanche, pour certains pays moins développés, l'obligation de traçabilité peut être une contrainte ou ressembler à une sorte de protectionnisme qui leur enfreint l'accès aux marchés occidentaux. Pourtant la traçabilité pourrait être très intéressante dans le cadre de la promotion des formes de commerce équitable, garantissant à la fois les conditions environnementales et sociétales des productions.
Comment le mettre en place?
Le système peut être pris en charge au moyen d'un calcul et d'un rapport de la position des véhicules et des conteneurs avec la marchandise concernée via GPS et / ou balises, dont les données sont stockées dans une base de données en temps réel. Cette approche permet une représentation cohérente des rapports de situation ultérieurs.
L'autre approche consiste à signaler l'arrivée ou le départ du bien, en enregistrant son identification, avec l'endroit horodatée du même enregistrement ; ce qui permet de vérifier la cohérence et l'exhaustivité des données. C'est cette méthode qui est utilisée pour le suivi des colis par les expéditeurs leaders sur le marché tels que la Deutsche Post, la Royal Mail, United Parcel Service ou FedEx.
Pour ce faire, l'organisation internationale de normalisation EPC global a ratifié les normes de réseau EPC (en particulier la norme EPC pour les services d'information EPCIS) qui codifient la syntaxe et la sémantique des événements de la chaîne d'approvisionnement, ainsi que la méthode sécurisée de partage sélectif des événements de la chaîne d'approvisionnement avec les partenaires commerciaux. Ces normes de suivi et de traçage ont été utilisées dans des déploiements réussis dans de nombreux secteurs, et il existe désormais une large gamme de produits certifiés compatibles avec ces normes.
En outre, en réponse à un nombre croissant d'incidents de rappel (alimentaire, pharmaceutique, jouets, etc.), une vague d'éditeurs de logiciels, de matériels, de conseil et de systèmes a émergé ces dernières années pour proposer une gamme de solutions et d'outils de traçabilité pour l'industrie. L'identification par radiofréquence et les codes-barres sont deux méthodes technologiques couramment utilisées pour assurer la traçabilité.
La RFID est synonyme de solutions de suivi et de traçabilité, et a un rôle essentiel à jouer dans les chaînes d'approvisionnement. La RFID est une technologie porteuse de code, et peut être utilisée à la place d'un code-barres pour permettre la lecture sans visibilité directe. Le déploiement de la RFID était auparavant entravé par les limitations de coûts, mais son utilisation est de plus en plus adoptée par les professionnels du secteur. Au fur et à mesure que les technologies de suivi des colis ont évolué, il est également devenu possible d'augmenter la quantité d'informations et de mesures renvoyées sur un colis et de signaler à côté de son emplacement également la température, l'humidité, la pression, l'accélération, l'élévation et l'exposition à la lumière à différents moments. qui sont importants pour les contenus sensibles, au sens propre et figuré du terme, ou périssables.
Le code-barres est une méthode courante et rentable, utilisée pour mettre en oeuvre la traçabilité au niveau de l'article même et de sa donnée virtuelle. Les codes-barres ont suivi leur propre développement, depuis les codes à barres linéaires 1D non spécifiques, jusqu'au codes à barres à matrice 2D et des codes postaux augmentés spécialisés tels que la technique d'encodage alphanumérique postal (PLANET), la technique d'encodage numérique postal (POSTNET) et le code à barres Intelligent Mail, et autres codes de produits électroniques (EPC-s). Des données variables dans un code à barres ou un format de code numérique ou alphanumérique peuvent être appliquées à l'emballage ou à l'étiquette. Ces données sécurisées peuvent être utilisées en tant que pointeur vers des informations de traçabilité, et peuvent également être corrélées avec des données de production telles que le délai de mise sur le marché, et la qualité intrinsèque du produit.
Les transformateurs d'emballages quant à eux ont le choix entre trois classes de technologies différentes pour imprimer des codes-barres : Les systèmes à jet d'encre, capables d'imprimer des images haute résolution à grande vitesse, tant en ligne qu'hors ligne.
Ensuite, le marquage au laser peut être utilisé pour ablater un revêtement ou pour provoquer un changement de couleur dans certains matériaux. L'avantage du laser est la précision des détails et la vitesse élevée pour l'impression de caractères, ainsi que l'absence de consommables. Cependant certaines matières n'acceptent pas le marquage laser, et certaines couleurs comme le rouge ne conviennent pas à la lecture de codes-barres.
Enfin il y a le transfert thermique ou le thermique direct. Pour les applications hors presse à faible vitesse, les imprimantes à transfert thermique et thermique directe sont idéales pour imprimer des données variables sur des étiquettes.
Du point de vue du consommateur, ce dernier peut accéder à des sites Web pour retracer l'origine de ses produits achetés, ou pour connaître l'état de ses expéditions. Il leur suffit de taper le code transmis de l'article sur le site Web de traçage, et les informations s'affichent instantanément. Cela peut également être réalisé via un smartphone en prenant une photo d'un code-barres 2D, et qui ouvre ainsi une adresse web qui authentifie le produit.
Le suivi de colis basé sur le Web a été utilisé depuis les premiers jours de l'adoption d'Internet par le grand public pour automatiser le service client, et comme alternative moins chère aux centres d'appels téléphoniques pour suivre l'état d'un colis en quelques minutes. Le service est rapidement devenu populaire : pour UPS, le nombre de colis suivis sur le Web est passé de 600 par jour en 1995 à 3,3 millions par jour en 1999. Le suivi des colis en ligne est devenu disponible pour toutes les grandes entreprises de transport, et a été amélioré par l'émergence de sites Web offrant un suivi consolidé pour différents facteurs. Avec l'essor des smartphones, les applications mobiles de suivi des colis permettent d'envoyer des informations de suivi aux téléphones portables des clients. Grâce à un meilleur traitement des données, les programmes de courrier électronique détectent automatiquement les numéros de suivi dans les messages et les reçus pour imprimer l'emplacement en temps réel du colis.
